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Le poivre de Kampot

Le poivre de Kampot  est l’un de poivres les plus prestigieux. Très connu et plutôt bien répandu en France, il a failli disparaître dans les années 70, avec l’arrivée de Khmers rouges au pouvoir.

Aujourd’hui, nous nous replongeons dans l’histoire de ce poivre, sa culture et ses spécificités.

L’histoire du poivre de Kampot

L’histoire du poivre de Kampot est riche et très ancienne. On retrouve déjà sa trace dans les écrits du diplomate chinois Zhou Daguant dès le  XIIIème siècle sur les coutumes du Cambodge. C’est lors de la guerre d’Aceh (1873 – 1907) en Indonésie que le sultan brûle toutes ses poivrières, les faisant ainsi se déplacer au Cambodge, dans la région de Kampot.

Mais c’est seulement aux XIXème siècle, et la domination coloniale française que s’intensifie au Cambodge la culture de poivre. A la fin de la première guerre mondiale, la région de Kampot connaît la “fièvre du poivre” et devient dès lors le premier fournisseur de la métropole. Les plus grands restaurants français proposent le poivre de Kampot sur leurs tables, mais aussi dans leurs cuisines.

L’arrivée des Khmers Rouges au pouvoir en 1975 signe le déclin de culture du poivre de Kampot, voir sa disparation totale en France. Les cultivateurs sont chassés de leurs terres, et ces dernières sont abandonnées ou reconverties en rizière.

Cependant, à la fin de la guerre civile en 1998, une poignée de familles de producteurs retournent sur leurs terres et font renaître la culture du poivre de Kampot. Très rare, donc très cher, le poivre de Kampot attise la convoitise chez de nombreux producteurs qui se lancent à leur tour, faisant à nouveau chuter le prix du poivre de Kampot. Ce n’est qu’au milieu des années 2000 qu’une ONG s’empare à nouveau du sujet, en relançant la production en trouvant de nouveaux débouchés.

Aujourd’hui, près de 150 familles de la culture du poivre de Kampot. Tous ces cultivateur sont issus des familles de planteurs de poivre qui occupaient autrefois la région.

Culture du poivre de Kampot

Le poivre de Kampot est cultivé dans le sud du Cambodge, dans la région qui porte son nom. Bordée par le golfe du Siam d’un côté, et entourée par une chaîne de montagnes de l’autre, la région de Kampot est idéale pour la culture du poivre. Ce dernier a besoin d’un climat chaud et humide, avec une exposition limitée au soleil.

La culture du poivre de Kampot ne peuvent donner que deux variétés : les petites et grandes feuilles. Aussi appelées Kamchay et Lampong, dont la reproduction ne peut se faire que par bouturage. Les poivriers sont ainsi plantés sur des amas de terre surélevés afin que l’eau de pluie s’écoule tranquillement. La liane qui compose le poivrier s’enroulant ensuite autour des tuteurs de bois mort.

Le poivrier grandit pendant 3 ans avant de produire des graines de poivre, il peut vivre jusqu’à 30 ans mais sa productivité décline fortement après les 15 premiers années. Chaque exploitation compte environ 200 pieds de poivrier, qui peut produire environ 2 à 3 kgs de poivre par an.

Pour la culture du poivre de Kampot, les fertilisants utilisés sont tous d’origine naturelle, en effet le cahier des charges de la production interdit l’utilisation de tout engrais chimique. Les grains sont tous ramassés à la main puis séchés au soleil. Ils sont ensuite triés et nettoyés à la main, puis sélectionnés de manière minutieuse.

Le poivre de Kampot : un caractère unique

Depuis 2010, le poivre de Kampot est le premier produit cambodgien a bénéficier d’une IGP (Indication Géographique Protégée).

Cette IGP a deux effets positifs pour le poivre du Kampot :

  • un accès aux marchés internationaux plus facile pour les producteurs
  • l’assurance de la tracabilité pour les consommateurs

Depuis 2016, le poivre de Kampot bénéficie également de l’AOP (Appellation d’Origine Controlée).

Ce poivre haut de gamme doit être produit selon un cahier des charges très précis, respectueux de l’environnement, de la qualité du produit, le tout avec une juste rémunération de ses producteurs.

Le poivre de Kampot : un délice pour les papilles

Grâce à ses conditions de culture unique, le poivre de Kampot développe des arômes très particuliers. Vous pouvez le trouver selon les différentes maturités du grain en poivre noir, rouge mais aussi blanc. Le poivre vert récolté se consomme quant à lui uniquement sur place.

Pour le poivre noir, on préférera l’utiliser sur des viandes rouges, des sauces ou des salades. Le blanc quant à lui s’accordera à merveille avec de la volaille, des poissons ou des fruits de mer. Le poivre rouge s’accorde de manière plus générale avec la volaille, le porc et le poisson. Étonnamment, il relève aussi de manière plus surprenante les desserts.

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