Pendant la situation actuelle, de plus en plus de personnes ont envie de se mettre au vert et de réaliser un petit potager pour avoir des légumes, fruits ou encore herbes aromatiques. C’est un privilège de pouvoir faire pousser nos plantes. Mais qu’avons-nous vraiment le droit de planter dans nos jardins et que sont les semences anciennes ?
Qu’est-ce qu’une semence ancienne ?
Une semence est avant tout une graine, un bulbe ou un tubercule destinée à être semé.
Les semences anciennes (ou semences paysannes) proviennent des champs d’agriculteurs, c’est-à-dire qu’elles ont été prélevées de sa récolte, dans l’objectif d’un semis ultérieur . Ces semences ne sont pas destinées à l’exportation ou à l’industrie agroalimentaire mais bien à l’agriculture vivrière. La semence ancienne permet également de favoriser et entretenir la biodiversité. Elle reflète tout un patrimoine génétique agricole.
Ce terme de ‘’semence ancienne’’ est récent et lié au débat qui l’entoure.
Etat actuel des choses
Depuis quelques années, on observe une vraie volonté des particuliers d’avoir un jardin et d’y faire pousser des plantes notamment des plantes originales. Cette demande croissante oblige les exploitations paysannes à protéger et vendre des semences.
Les semences ont une histoire juridique. En effet, c’est en 1970 que s’est opérée une très claire scission entre le monde paysan et le monde agro-industriel.
Les paysans étaient déterminés à résister contre les lobbys industriels et toutes les grandes entreprises qui s’appropriaient les semences en créant de vrais monopoles.
Les revendications concernaient d’abord les pesticides chimiques utilisés qui à terme rendaient très fragiles les semences, voire les obligeaient à muter.
Les paysans voulaient également promouvoir les semences les plus locales et leur donner un tampon ‘’libre de droit’’ afin qu’ils puissent les utiliser et les commercialiser.
Ce que dit la loi française
Le combat qui prend place au début des années 1970 s’est déroulé sur presque cinq décennies avant de déboucher sur des lois claires et une victoire (nuancée) du monde agricole paysan.
1997 : création d’une liste de variétés potagères anciennes pour amateurs autorisées à la commercialisation
2010 : réglementation européenne concernant les semences anciennes
2016 : loi biodiversité autorisant les échanges de semences entre agriculteurs
2018 : loi Egalim (équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous), il devient alors légal de vendre des semences anciennes aux particuliers
La sélection des semences
Le monde des semences est assez complexe et est partagé en différentes maisons de semences qui ont pour travail de sélectionner les semences et trouver de nouvelles variétés. Ces innovations sont bien évidemment perpétrées sans modification génétique mais en privilégiant les plants les plus productifs.
Cependant, en créant de nouvelles variétés reposant sur certains critères, il est nécessaire d’en laisser d’autres de côté. C’est pour cela que certaines plantes ont évolué au fil des années. C’est le cas de carotte, à l’origine plutôt triangulaire et qui au fur et à mesure des sélections a été préférée plus longue car plus facile à manier et à éplucher. Les carottes ont également une taille standard.
En ce qui concerne les semences anciennes elles permettent de retrouver un goût plus authentique car non-modifié. Elles peuvent également se montrer plus résistantes contre certaines maladies.
Se procurer des semences aujourd’hui
Après un combat de longue date (et qui n’est pas totalement achevé), on peut donc parler de lente réintroduction puisqu’il est aujourd’hui possible de se procurer certaines semences anciennes. Pour cela, il faut passer par des agriculteurs, des collectifs ou encore des associations spécialisées.
En effet, des associations se sont créées et organisées autour de cette sauvegarde des semences anciennes ainsi que leur accès universel comme Semences Anciennes ou encore Kokopelli. Les membres de Kokopelli sont également lanceurs d’alerte et tentent de faire prendre la mesure des agissements des plus grands groupes de lobbying agricoles en dénonçant leurs activités et liens tenus avec certains Etats. Ils se sont également donnés pour mission de continuer à reproduire des semences anciennes et à créer de nouvelles variétés libres de droit tout en respectant l’environnement. Enfin, ils s’attachent également à sensibiliser les populations et transmettre leurs connaissances sur les semences et l’agriculture en général.
Avec l’ouverture progressive du marché aux amateurs, vous pouvez donc vous procurer des semences issues de la liste des semences autorisées, notamment auprès des associations.
Si vous avez aimé lire cet article et que vous souhaitez poursuivre votre lecture sur notre blog, nous vous invitons à découvrir nos autres articles ainsi que les interviews de nos producteurs.
Le terme semence ancienne ne désigne pas forcément un légume ancien.
La tomate green zebra, par exemple, a été créée en 1985.
« Ancienne » désigne, a mon avis, une plante qui n’a pas été sélectionnée, croisée, optimisée selon les critères exclusifs de la seconde moitié du XXè siècle.
Une forme de retour aux sources.
Qui remet en avant les qualités organoleptiques.
Des variétés résistantes au pathogènes, qui n’ont pas besoin de traitements chimiques pour rester en bonne santé, maintenant que l’on sait que ces derniers empoisonnent les producteurs et les consommateurs.
Qui résistent au stress hydrique, maintenant que les pluies sont irrégulières.
…
Bonjour Monsieur,
Merci pour votre commentaire !
En revanche, à aucun moment il n’est écrit qu’une semence ancienne était un légume ancien ?
j’ai précisé un petit peu plus ce qu’était une semence ancienne.
Merci à vous !
Justine
Bonjour,
Cela ne concerne absolument pas vos propos, c’est juste que le terme « semence ancienne » peut laisser penser qu’elles concernent des « légumes anciens », ce qui, de toute évidence, n’est pas le cas.
Et je me demande d’ailleurs depuis un moment ce qu’est une semence « non ancienne », notamment concernant les tomates.
David
Bonsoir David,
C’est complexe en effet comme sujet !
Selon moi, une semaine ancienne, ou paysanne, s’oppose aux semences produites par les semenciers / industries semencières, dont les plus connus ne sont autres que Monsanto, par exemple.
Une semence ancienne est le fruit de l’agriculture vivrière.
Une semence de tomates qui ne serait pas dite « ancienne » serait produite par l’industrie semencière, au contraire d’une semence ancienne de tomates, prélevée depuis les terres d’un maraîcher.
j’espère que cela est plus clair pour vous !
Belle semaine,
Justine