Nous avons a rencontré Marion Ficatier de La Ferme de l’Ayguemarse. Elle et son compagnon Florian Charasse produisent des fruits savoureux, gorgés de soleil.
L’Histoire de La Ferme de l’Ayguemarse
L’histoire de La Ferme de l’Ayguemarse a débuté au début des années 50, en tant qu’exploitation vivrière cultivant les essences caractéristiques de la région (olive, tilleul, cerise, vigne de table…) La Ferme familiale, initialement créée par le grand père de Florian Charasse, puis reprise de père en fils, fût fortement modernisée dans les années 80.
L’exploitation a vécu de belles années, notamment grâce à la culture de l’abricot, très bien acclimaté dans les Baronnies. Malheureusement cette période est de courte durée, et après avoir diversifié l’exploitation dans la vigne de cuve pour faire face à la crise du marché de l’abricot, c’est au tour du raisin de cuve de subir une grosse crise au début des années 2000.
Malgré tout, la passion de Florian subsiste et il reprend l’exploitation en main. Il conserve les cultures existantes : cerisiers, abricotiers, oliviers, et vigne de cuve et de table.
Conscient des difficultés liées à l’agriculture en France et soucieux de l’avenir de l’environnement, il prend de suite des décisions stratégiques : il entre en conversion BIO, se positionne sur un créneau de produits de qualité et se lance dans la vente directe. Il développe la vente direct en allant à Paris sur les « Pari Fermier » et les Marchés de Producteurs de Pays.
Le succès de ses fruits mûrs et de ses olives de Nyons AOP est immédiat, et Florian développe une gamme de produits transformés pour les proposer sur les marchés toute l’année, ainsi que dans des magasins de producteurs.
« Mon arrivée (en 2016 n.d.l.r.) a apporté un bol d’air à Florian. J’ai pris en charge les commandes, les marchés et tout l’administratif, ce qui a permis à Florian se consacrer davantage aux vergers, et donc de se recentrer sur son cœur de métier.
Il a remis les vergers en état, a replanté, regreffé… et j’ai apporté une nouvelle énergie sur les marchés ! »
Avec tous ces efforts communs, fin 2017 ils ont sorti la tête de l’eau et sont sur la bonne voie de devenir une exploitation rentable sur le long terme, et donc d’en vivre, tout simplement, dès maintenant !
Les produits de La Ferme de l’Ayguemarse
L’évocation d’une « journée type » fait rire Marion, qui ajoute « qu’il n’y a pas de journée type à la Ferme ! » :
« Gros rythme de travail, en moyenne 6 heures – 22 heures, 4 jours par semaine et le reste du temps sur les marchés !
Généralement, je commence par de la paperasse, et je gère les travaux en cours, en montant des dossiers, car nous avons le projet de créer notre propre labo de transformation sur la ferme, pour les fruits ! Il a fallu tout déblayer le local, le remettre au propre. L’idée est de devenir autonomes sur une grande partie de ce que l’on transforme, notamment sur tous les fruits sucrés.
Pour la transformation de l’olive, c’est plus compliqué, car il faudrait un autoclave, ce qui représente trop d’investissement, on n’a pas les moyens pour le moment !
Pour l’instant : Tapenade et olisabi : travail à ma façon, je donne ma recette au laboratoire de transformation avec qui on travaille et ils reproduisent. L’huile est transformée au moulin à côté, à Nyons, car notre olive est certifiée AOP Nyons.Je m’occupe aussi des livraisons ! Je fais la régie ! C’est drôle, car j’étais avant régisseuse dans le son ! »
Audrey, nouvellement embauchée, s’occupe de la préparation des marchés en amont et accompagne Marion sur les marchés.
Florian quant à lui s’occupe de l’extérieur : il taille, il greffe, il prend son tracteur, il prend soin de ses vergers.
« Florian est producteur depuis toujours ! J’ai grandi à la ferme, et j’ai toujours rêvé un jour de de devenir paysanne. Mes parents m’ont plutôt orientée vers d’autres études. J’ai fait des études d’environnement, mais ce n’est pas la même chose, je n’étais pas paysanne ! Mon autre passion ? Les concerts. J’ai eu l’opportunité de devenir intermittente, et de travailler dans le son. C’est comme cela que j’ai rencontré Florian : sur l’organisation d’un marché festif ; j’étais à la régie son, lui exposait… Notre rencontre m’a permis de réaliser mon rêve ! »
Des produits de qualité au goût incomparable
« On s’attache à cueillir nos abricots MÛRS ! On n’est donc pas les bienvenus chez les grossistes, qui veulent des abricots bien verts 😊 Le goût est incomparable. Comme on goûte nos abricots, les gens font la différence. Ceux qui arrivent à partir de la seconde quinzaine de juin sont fabuleux, tous gorgés de soleil !
On ne compte pas notre temps pour ce résultat : quand on va sur un marché un weekend, on cueille nos fruits nos abricots le jeudi, les cerises le vendredi juste avant de partir ! Le samedi matin, les cerises n’ont pas 24h et les abricots n’ont pas 15 jours de frigo…
Tous nos oliviers sont passés en BIO en 2016, et dès 2019 le label figurera sur nos produits car il faut trois années de conversion. On ne passe pas BIO tout en même temps car la certification coute cher d’une part, et d’autre part, ce sont des baisses de rendement, et nous n’avons pas encore les reins assez solides pour supporter cela.
Nous sommes en train de travailler sur des techniques de cultures BIO sur les cerises et les abricots, afin d’être prêts le jour J. Nous prenons notre temps pour prendre moins de risques. Un exemple : cette année on va tester des pièges à insectes ravageurs, des purins végétaux (de la phytothérapie pour arbres ! Le purin à ortie est insectifuge : cela repousse les insectes mais ça ne les tue pas) le purin de prêle est fongicide : il empêche les champignons de se développer.
Je suis en contact avec Div’Agri, une structure qui dépend de la région Rhône Alpes et qui a pour but d’œuvrer à la préservation d’espèces d’animaux et variétés de plantes anciennes. Cela afin de continuer à préserver les variétés anciennes que l’on a, notamment dans les abricotiers : on a plus de 20 variétés, dont des très anciennes (abricotiers plantés par le grand père de Florian !) : Polonais, Rosé de Provence. Certains très vieux oliviers aussi !
Avec Div’Agri, nous réfléchissons aussi à développer l’idée de mettre des poules dans les vergers, pour manger les petites bestioles, et réduire voire supprimer la consommation d’intrants. »
Les 2/3 du chiffre d’affaires de La Ferme de L’Ayguemarse concernent les circuits courts. Ils espèrent au fur et à mesure augmenter cette part jusqu’à 100%.
La Ferme de L’Ayguemarse et Pourdebon
« De tous les sites, soi-disant direct producteurs, Pourdebon est celui qui nous a semblé le plus sérieux : Du direct producteur réellement, il n’y a de mensonge sur le fait qu’il y ait aussi des artisans.
La vente directe fait partie de l’ADN de Florian. C’est donc dans l’évolution naturelle de notre démarche : développer d’autres canaux de distribution en circuits courts.
Par ailleurs, nous ne sommes pas des geeks, et Pourdebon.com nous propose une solution clé en main ! »
Une idée de recette avec les produits de La Ferme de l’Ayguemarse ?
« Prendre un abricot, l’ouvrir en deux, enlever le noyau, et croquer dedans 😊 ». Vous pouvez également cuisiner une génoise fourrée à la confiture d’abricots !
Enfin, Marion nous confie une de ses recettes :
« Avec nos cerises, un chutney de cerises :
1. Emincer les oignons et faire réduire.
2. Dénoyauter les cerises, les couper en 2, les mettre cuire et à réduire avec les oignons, sans sucre, pas besoin avec les nôtres !
3. A votre convenance, ajouter du poivre ou de la cardamone, ou encore de l’anis étoilé ! Ou tout simplement des herbes de Provence.
4. Arroser de vinaigre, voire de balsamique, et laisser réduire et servir avec un magret de canard de la ferme Pleinefage ! »
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