Après avoir rencontré des animaux à plumes à travers le métier de colombiculteur, cette fois-ci nous vous proposons de découvrir l’éleveur caprins. Ce métier polyvalent s’organise autour des chèvres et promet des journées intenses ! Traite, sortie dans les pâturages… Nous vous disons tout ce qu’il faut savoir sur métier passionnant…
Etre éleveur caprins en France
L’élevage caprin en France représente un secteur agricole dynamique. Avec près de 800 000 chèvres réparties sur 8 800 exploitations, le pays produit environ 560 millions de litres de lait de chèvre chaque année. Ce lait sert principalement à la fabrication de fromages emblématiques comme le crottin de Chavignol ou la bûche de chèvre.
La majorité des élevages caprins se situent dans les régions Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, et Pays de la Loire. Environ 30% de la production française est certifiée bio, un chiffre en constante progression.
Être éleveur caprin, c’est aussi s’engager pour le bien-être animal et la préservation des savoir-faire traditionnels, essentiels à la richesse gastronomique française. Vous remarquerez qu’en France, la quasi-majorité des élevages caprins sont des élevages laitiers. En effet, la viande de chèvre est très peu consommée.
2 types d’élevage
Les chèvres sont de bonnes randonneuses, mais également des animaux sensibles aux variations climatiques et en particulier à l’humidité. Selon la région où l’éleveur habite, il est possible de choisir parmi 2 types d’élevage. L’élevage hors-sol et l’élevage pâturant. On vous dit tout sur leurs particularités.
L’élevage hors-sol : un choix face aux défis climatiques
Comme on vous le disait un peu plus haut, les chèvres sont particulièrement sensibles aux conditions climatiques, notamment à l’humidité. Elles nécessitent donc des conditions d’élevage spécifiques. Face à ces contraintes, de nombreux éleveurs français optent pour le mode « hors-sol« . Ce système consiste à maintenir les animaux exclusivement à l’intérieur des bâtiments.
Dans ce cadre, les chèvres ne pâturent pas à l’extérieur, mais reçoivent une alimentation contrôlée à base de fourrage et de compléments nutritionnels. Ce modèle présente plusieurs avantages : il protège les caprins des variations climatiques et permet une gestion optimisée de leur bien-être. L’élevage hors-sol répond ainsi aux enjeux modernes de l’agriculture caprine.
L’élevage pâturant : une méthode économique et réglementée
Le pâturage, quant à lui, est bien que plus complexe à gérer, mais offre des avantages économiques indéniables : l’herbe, aliment naturel des chèvres herbivores, est à la fois peu coûteuse et adaptée à leurs besoins. Cependant, cette pratique exige une vigilance accrue face aux risques de parasitisme, qui peuvent nuire à la santé des caprins et à leur production.
De nombreux éleveurs privilégient un système mixte, où les chèvres pâturent environ 6 mois par an, principalement durant la belle saison, tout en recevant des rations complémentaires en bâtiment. Certains exploitants atteignent même l’autonomie alimentaire grâce à des fourrages cultivés sur leur ferme, notamment des mélanges riches en légumineuses. À noter : le pâturage est obligatoire en agriculture biologique, contrairement à l’affouragement en vert.
Un quotidien bien rythmé, qui suit les saisons
Les chèvres, comme les brebis, sont des animaux saisonniers. La reproduction, appelée lutte, se déroule en automne, permettant des mises bas en février-mars. Ce rythme naturel peut être modifié par des techniques comme l’utilisation d’hormones ou de lumière artificielle.
En général, les éleveurs synchronisent le troupeau, concentrant ainsi les phases intenses : la lutte, les mises bas, et le pic de lactation, où la production de lait double parfois. Ce lait, essentiel pour la transformation fromagère, nécessite une gestion rigoureuse pendant ces périodes clés.
L’hiver marque une phase plus tranquille en élevage caprin, entre le tarissement (fin de lactation) et les mises bas suivantes. Sans traite ni transformation fromagère, c’est souvent l’occasion pour les éleveurs et éleveuses de prendre quelques jours de repos ou d’effectuer des travaux d’entretien et d’amélioration sur l’exploitation. Etre éleveur caprins, c’est embrasser un métier polyvalent, mêlant production, gestion et soins aux animaux, avec des périodes intenses et d’autres plus calmes.
Le quotidien de l’éleveur
Dans les tâches quotidiennes, on trouve :
- Une partie d’élevage « pur » : qui comprend l’alimentation et la traite quotidienne. Cette dernière peut s’effectuer en monotraite ou deux fois par jour (traite traditionnelle). Si l’élevage est en plein air, il faut sortir les chèvres pour les emmener au pâturage. Ces sorties peuvent prendre plusieurs heures.
- Après la traite, vient la transformation du lait en fromage (si l’éleveur s’occupe lui aussi de cette partie). Certains éleveurs caprins choisissent de transformer leur lait à la ferme et de vendre directement leurs produits. Cette approche leur permet de contrôler toute la chaîne de production, d’assurer la qualité du produit final et de renforcer le lien avec les consommateurs. Pour beaucoup, c’est une manière de donner plus de sens à leur travail en voyant concrètement le résultat de leurs efforts. Les possibilités de transformation sont variées : vente de lait frais, yaourts, fromages lactiques (faisselles, crottin, bûche) ou fromages à pâte pressée comme la tomme. Cette diversification répond aux attentes des consommateurs et valorise le savoir-faire artisanal.
- Il y a également le suivi sanitaire du troupeau (vermifuge, parage des onglons, cure de minéraux, etc.). Mais aussi la gestion de la reproduction (mise au bouc et chevrotage).
- Au delà des animaux, il y a tout l’entretien courant du matériel et des bâtiments (curage, entretien de la machine de traite, fromagerie). Bien sûr toutes les tâches administratives et d’intendance ne sont pas à négliger.
- L’une des tâches les plus importantes de ce métier est la position d’observation. Chaque jour, il faut observer et bien connaître son troupeau. On regarde l’état des chèvres afin de repérer si l’une semble plus faible, blessée ou. encore repérer les interactions entre elles. En élevage caprin, connaître son troupeau et comprendre son évolution est essentiel.
Constituer le cheptel de chèvres
Lorsque l’éleveur caprins s’installe, il constitue son cheptel de chèvres. Il en achète un certain nombre la première année et vient compléter au fur et à mesure. Il doit choisir la race de chèvres en fonction de sa région et de son mode d’élevage. Bien entendu, pour assurer la reproduction de son troupeau, il faut acheter un bouc pour une insémination naturelle. Certains éleveurs choisissent l’insémination artificielle.
Avec le temps et l’expérience, il adapte son cheptel à sa production.
Les éleveurs caprins chez Pourdebon
La Ferme de la Tremblaye
Le fromage de chèvre chez Pourdebon, c’est sacré ! Parmi nos producteurs, la Ferme de la Tremblaye. Située à La Boissière Ecole (Yvelines), ils fabriquent depuis 1967 des fromages de tradition fermière avec leurs propres troupeaux. Ces derniers sont nourris avec leurs cultures.
Cette démarche inscrite dans l’ADN de leur ferme contribue au respect des sols, au bien-être des animaux et des hommes. En plus d’une nourriture locale, saine et sans OGM, la Ferme de la Tremblaye prend soin des animaux en les accompagnant au pâturage dès que la saison le permet. Et cela donne des produits incroyables ! On vous laisse juger par vous-même !
Gaec de Brette Vieille
Entre Diois et Drôme Provençale, se situe la Gaec de Brette Vieille. Ils possèdent un troupeau de 130 chèvres laitières et 30 chèvres allaitantes. Leur exploitation est typique de la région, car elle allie élevage et culture de la lavande. Chez eux, les chèvres sont atypique pour les élevages de la région : Alpine et Saanen (qui sont les 2 races les plus élevées en France), Provençale (race emblématique du quart Sud-Est de la France), Lamancha (race à toutes petites oreilles originaire d’Espagne), Anglo-Nubienne (race à très grandes oreilles et couleurs originales venue d’Angleterre et la Boer (race de chèvre allaitante originaire d’Afrique du Sud). Chez eux, une partie de leur lait est transformée en fromages. Ils travaillent avec un atelier d’une vallée voisine pour tout ce qui est viande de chèvre et de chevreaux.
La Ferme du Caroire
Il y a aussi la Ferme du Caroire. Au pays des mille étangs, dans le Parc régional de la Brenne, au cœur d’une nature d’exception, depuis trois générations la Ferme du Caroire compose au rythme des saisons. Leur élevage caprin est en pâturage de pâques à Noël : les chèvres ont libre accès aux pâtures (prairies naturelles sans apport, ni d’engrais, ni de traitement) comme elles le souhaitent, de jour comme de nuit. Elles rentrent et sortent comme elles veulent, l’été, elles ne rentrent que pour la traite. Le troupeau est composé d’Alpine (de couleur marron) et de Saanen (de couleur blanche) ainsi que d’Anglo-Nubienne, une race plutôt connue pour la qualité de sa viande. Les chevreaux mâles sont élevés au lait pendant un minimum de 8 semaines, et jusqu’à 12 semaines. Les femelles sont toutes gardées pour le renouvellement. Leur nourriture est composée de foin, de céréales et d’herbes. Le résultat est unique : des fromages et yaourts savoureux. Qu’il ne vous reste plus qu’à découvrir !
Si vous voulez encore plus en savoir sur le fromage de chèvre, découvrez notre article dédié. Et si cet article vous a donné faim…