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Les produits bio importés – sont-ils réellement bio ?

Selon l’AgenceBio 71% des produits bio bruts vendus en France sont d’origine française, les 29% restant sont des importations. En ce qui concerne les produits alimentaires bio transformés, 38% sont des importations.

Chez Pourdebon nous nous sommes penchés sur la question – est-ce que les produits bio importés sont réellement bio ? Sont-ils soumis aux mêmes réglementations qu’en France, surtout les produits “exotiques” tels que les bananes du Costa Rica ou le cacao de la Côte d’Ivoire ?

Pourquoi faut-il importer des produits bio ?

La France a environ 32.000 fermes certifiées AB, faisant du pays le troisième producteur bio de l’Europe, après l’Italie et l’Espagne. Mais la production actuelle est insuffisante pour satisfaire les exigences des consommateurs. Pour les agriculteurs, c’est une problématique complexe. Les coûts de l’agriculture bio sont plus élevés – et le rendement n’est pas forcément au rendez-vous. Pour un producteur qui utilise ni engrais ni pesticides, le rendement de 1 hectare de blé bio est environ de 3 tonnes, soit deux fois moins que dans une exploitation classique (source Capital).

Un agriculteur qui souhaite effectuer la conversion de son exploitation en bio doit passer 2 à 3 ans pour satisfaire le cahier de charges. Il existe des subventions pour inciter les agriculteurs à passer au bio, et aider des exploitations déjà bio à se tenir financièrement. Mais certaines subventions promises ne sont pas versées, et en fin 2017 l’Etat a annoncé la suppression des aides au maintien de l’agriculture bio. Donc peu pour motiver l’agriculteur déjà aux prises avec la rentabilité.

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Origine des approvisionnements selon les produits bio en 2016 (Source : Agence BIO / AND-I 2017)

Souvent, les importations concernent des denrées alimentaires qui ne sont pas produits en France. Selon la Fédération des transformateur et distributeurs de bio, “Les produits exotiques (banane, cacao, café…) ou méditerranéens (olives, agrumes…) constituent 43% des importations, la France ne produisant pas ou très peu ces produits. Les catégories de produits les plus importés sont les fruits, les légumes, les produits d’épicerie bio et les boissons. En revanche, les œufs bio et le vin bio ne représentent qu’une faible part dans les importations…” .Au total, 57% des fruits et 25% des légumes bio sont des importations, car les français veulent manger des tomates et des myrtilles en hiver.

Dans les circuits GMS, qui représentent 45% des ventes bio, les magasins achètent souvent des produits “contre-saison” aux prix bas. Ainsi, ils peuvent acheter des courgettes en provenance d’Egypte, même si les agriculteurs bio français offrent le même produit – car l’offre français est plus cher.

Une étude sur les produits bio vendus en GMS effectuée par 60 Millions de Consommateurs a trouvé des substances chimiques dans les importations de certaines catégories de produit, notamment des huiles d’olive et des céréales (riz, quinoa…)

Le réglementation sur le bio

En France, le Ministère de l’Agriculture et l’Alimentation peut conférer le label AB. Ce label est la garantie que les produits bio ne contiennent pas de produits chimiques ou OGM, et sont fabriqués de manière naturelle. Des contrôles sur le terrain de production et sur le produit doivent être effectués pour obtenir la certification.

Selon l’organisme Ecocert, il existe des différences dans les règlements européens et français :

Les règlements européens

L’Union Européen (règlement N° 834/2007) définit le bio ainsi :

“La production biologique est un système global de gestion agricole et de production alimentaire qui allie les meilleures pratiques environnementales, un haut degré de biodiversité, la préservation des ressources naturelles, l’application de normes élevées en matière de bien-être animal et une méthode de production respectant la préférence de certains consommateurs à l’égard de produits obtenus grâce à des substances et à des procédés naturels.”

Les règlements européens couvrent la production, la préparation, la distribution et l’importation des catégories de produits bio suivantes :

  • Les produits végétaux bruts cultivés ou issus de cueillette sauvage
  • Les produits animaux vivants ou non transformés (bovins, bisons, ovins, porcins, caprins, équidés, poules pondeuses, poulets de chair, pintades, canards, dindes, oies, et abeilles)produits bio importés pourdebon
  • Les algues marines sauvages et cultivées et les animaux d’aquaculture
  • Les produits agricoles transformés destinés à l’alimentation humaine
  • Les produits agricoles transformés destinés à l’alimentation animale
  • Les semences et le matériel de reproduction végétative

Les règlements français

Le cahier des charges français comprend cette définition en ajoutant :

  • Les animaux d’élevage (lapins, escargots, autruches, poulettes) ainsi que les produits issus de leur transformation et destinés à l’alimentation humaine
  • Les aliments pour animaux de compagnie à base de matières premières issues du mode de production biologique.

Chaque pays, comme la France, a le droit d’appliquer un cahier de charges “local”, mais doit respecter au moins celui imposé par Bruxelles. Le plus grand problème en Europe est l’absence d’harmonisation des politiques de contrôle. Car le cahier des charges reste flou sur ce point. En France, les inspections des producteurs bio se font en moyenne 1,6 fois par an (dont un tiers sont des visites “surprises”) , et 10% doivent subir une analyse de leurs produits. Mais ce n’est pas la même chose ailleurs. En Espagne les visites sont moins fréquentes (à peine plus d’une visite/an et seulement 17% inopiné). En Roumanie seulement 3% des visites sont impromptues.

Il existe également des “interprétations” de la réglementation européenne qui peuvent varier d’un pays à l’autre. Par exemple, en Espagne la production de fruits et légumes bio “intensif” est permis. Ces produits sont cultivés sous tunnel avec des engrais organiques.

Bruxelles préconise que les éleveurs de poulets et de porcs doivent acheter au moins 50% de l’alimentation animalière localement dans la “région”. En France, on applique cette règle à la lettre. Mais le terme “région” étant ouvert à plusieurs interprétations, certains pays (dont le Danemark, les Pays-Bas et l’Allemagne) considèrent que la région consiste au 27 pays de l’UE.

Selon le Règlement européen 2092/91, les produits bio provenant de pays en dehors de l’UE doivent être inspectés et porter un certificat d’importation. Certains pays sont autorisés à importer leurs produits bio puisqu’ils ont des règlements similaires à ceux de l’Europe. Ces pays sont l’Argentine, l’Australie, le Costa Rica, l’Inde, l’Israël, la Nouvelle-Zélande et la Suisse. D’autres pays (comme la Chine, la Turquie et l’Egypte) sont notés par les autorités européens pour leur manque de conformité.

Des changements dans les règlementsles produits bio importés pourdebon

Ayant fait un état des lieux, l’Europe a décidé de modifier les réglementations afin de mieux les harmoniser. Les points clés abordés dans cette législation, applicable d’ici trois ans à partir de 2021 :

  • un élargissement des catégories de produits pour comprendre les huiles essentielles et les cires d’abeille
  • un étiquetage plus clair qui doit porter le logo européen, indiquer l’origine des matières premières et identifier l’organisme de contrôle
  • des visites d’inspection annuelles pour chaque producteur
  • pour les producteurs en conformité avec les règles pendant 3 années consécutives les visites auront lieu tous les deux ans

Cette dernière clause a fait couler beaucoup d’encre dans la presse française. Rappelons que les visites annuelles sont déjà de rigueur. Les agriculteurs français perçoivent cette législation comme “un relâchement de la surveillance” selon France Info. D’autres pensent que la nouvelle législation permettra à plus d’agriculteurs d’accéder au bio. Nous le souhaitons vivement. Car plus de produits bio sur le marché va satisfaire à la demande croissante des français pour les produits bio.

Chez Pourdebon, vous trouverez des centaines de produits bio de grande qualité 🙂

 
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Chez Pourdebon nous nous sommes penchés sur la question - est-ce que les produits bio importés sont réellement bio ? Sont-ils soumis aux mêmes réglementations qu'en France, surtout pour les produits "exotiques" tels que les bananes de Costa Rica ou le cacao de la Cöte d'Ivoire ?
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Pourdebon

9 Commentaires

  1. si j’effectue une seule commande chez le même producteur, suis je livré directement par le
    producteur si ma commande depasse les 36 euros,
    comment s’effectue le règlement?
    acceptez vous le paiement paypal?

     
  2. Bonjour,
    le bio est bien entendu vital, mais on parle peu de ses dérives législatives: en tant que cultivateurs Francais de Spiruline nous sommes tenus de respecter un cahier des charges inadapté ( cahier des charges algues marines alors que la spiruline n est ni une algue ni marine ) ainsi l’obtention du sacro saint label AB nous est pour le moment impossible. heureusement, la fédération des spiruliniers de france

    se démène pour que des producteurs d’intrants puisse produire la source d’azote qui nous convient, mais les quantités qu’ils produisent sont encore très faibles et seuls quelques uns y ont accès en France. Il nous faut prendre notre mal en patience pour que quelques importateurs peux scrupuleux (comme par exemple parmi tant d’autres france spiruline qui a laissé un message avant moi!!) puissent engranger des profits énormes avec de la Spiruline industrielle venant de chine, de qualité plus que douteuse (présence de métaux lourds), séchée à des températures de 140 à 200°C donc avec des nutriments majoritairement dégradés ( bonjour le bio!!), produite par des employés sous payés, achetée à vil prix et revendue avec des marges énormes. ces spirulines extra européennes peuvent obtenir, par équivalence, avec un cahier des charges qui nous est inconnu, le label AB. C’est vraiment décourageant de voir notre agriculture Francaise entravée de la sorte pour le profit de quelques requins.
    certains diront qu’on est bien bête de ne pas faire pareil, non c’est juste une question d’honnêteté et de sommeil paisible avec une conscience propre.

     
  3. il est aussi invraisemblable de constater le cout d’inscription très élevé pour obtenir le label AB environ 500E/an pour une petite exploitation (pour une visite d’inspection par an, ca fait plutôt cher la visite!). Tandis ce que les utilisateurs de glyphosate et autres poisons pour nos aliments et la terre ne paient rien!!

     
  4. Il est aujourd’hui indispensable que de plus en plus d’agriculteurs français passent en Bio.Les prix des produits issus l’agriculture biologique ont considérablement baissé, mais reste encore un luxe pour certain foyer. Le cahier des charge est certes très contraignant pour les producteurs mais c’est le gage de qualité qui incitera de plus en plus de foyers à soutenir la production Bio française.

     
  5. Seulement si elles sont produites localement et avec de la terre non touchée par la fertilisation

     

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