Le métier de poiréculteur reste encore méconnu, pourtant il fait partie des trésors de nos campagnes. Derrière chaque poire à poiré, il y a un homme ou une femme qui veille sur les arbres toute l’année. Le poiréculteur observe, taille, récolte et transforme avec un savoir-faire ancien. Ce métier demande de la patience, de l’endurance et un vrai lien avec la nature. Et surtout, il fait vivre un patrimoine végétal unique, riche et fragile.
Le métier de poiréculteur : un savoir-faire ancré dans la terre et les saisons
Tout comme le pomiculteur, être poiréculteur, c’est comprendre l’arbre et son rythme. Les poiriers haute tige, souvent centenaires, dominent les prairies et imposent respect et humilité. Le poiréculteur leur apporte des soins réguliers et surveille chaque étape de leur cycle. Il protège les arbres des maladies, nourrit les sols et maintient un équilibre naturel dans le verger. Ce métier s’appuie sur l’histoire, la transmission et le geste précis, celui qu’on perfectionne au fil des années.
Un quotidien entre vergers, récolte et transformation
Les journées du poiréculteur varient selon la saison. L’hiver, il taille les arbres pour assurer une bonne production future. Au printemps, il suit de près la floraison, car elle détermine la qualité de la récolte. L’été demande de l’attention pour préserver les vergers et préparer l’automne.
La récolte commence lorsque les poires arrivent à maturité. Le ramassage se fait souvent à la main ou au sol, car le fruit reste fragile. Après le tri, les poires passent au pressoir. Le poiréculteur lance alors la fermentation, étape technique qui demande précision et expérience. Jus, poiré, voire eau-de-vie : chaque transformation révèle un savoir-faire artisanal et une vraie sensibilité aux arômes.
Un patrimoine unique : des dizaines de variétés anciennes à préserver
Le métier de poiréculteur s’inscrit aussi dans une mission de préservation. Les poires à poiré se déclinent en plusieurs dizaines de variétés, souvent locales et anciennes. Certaines ne poussent que dans quelques bocages ou quelques fermes. Chacune possède son caractère : sucrée, acidulée, riche en tanins, ou très parfumée.
Cette diversité crée des poirés aux profils aromatiques uniques. Mais elle reste fragile. Le poiréculteur replante, greffe et entretient ces variétés pour éviter qu’elles ne disparaissent. Son travail contribue à la biodiversité et au maintien d’un paysage rural emblématique.
Des savoir-faire vivants : l’exemple du Domaine Fourmond-Lemorton

Partout en France, des producteurs s’engagent pour faire vivre ce métier. Le Domaine Fourmond-Lemorton, en Normandie, en est un bel exemple. Ils cultivent un grand nombre de variétés, parfois anciennes, et élèvent leurs vergers haute tige comme un véritable héritage familial. Leur travail illustre parfaitement la passion et la rigueur du métier.
Comme eux, de nombreux poiréculteurs perpétuent un savoir-faire précieux. Ils offrent des produits authentiques, nés d’un terroir vivant et d’une attention de chaque instant. En choisissant leurs poires, leurs jus ou leurs poirés, on soutient un métier rare et essentiel, profondément ancré dans nos paysages.


