Nous vous avons fait découvrir le métier de tripier dernièrement. Cette fois-ci, On vous invite à découvrir celui de spirulinier. Ce métier de passion, connecté avec la nature consiste donc à cultiver la spiruline. Cet organisme millénaire, invisible à l’œil nu, fait pourtant partie des plus anciens êtres vivants sur Terre. Il aurait contribué à enrichir l’atmosphère en oxygène il y a des milliards d’années. Incroyable, non ?! On vous dit tout !
C’est quoi la spiruline ?
Pour commencer, vous ne la connaissez peut-être pas encore : la spiruline ! Il s’agit d’une microalgue d’eau douce, ou plus précisément une cyanobactérie, reconnue pour ses nombreuses vertus nutritionnelles. Riche en protéines, fer, vitamines, antioxydants et acides aminés, elle est souvent considérée comme un super-aliment. Cultivée dans des bassins ou récoltée à l’état naturel, la spiruline se présente généralement sous forme de poudre, de comprimés ou de paillettes. Elle est idéale pour combler les carences, renforcer le système immunitaire et soutenir les sportifs. Sa couleur bleu-vert vient de la phycocyanine, un puissant antioxydant. Très populaire en complément alimentaire, la spiruline est 100 % naturelle et convient aux végétariens.
Et pour la cultiver, il faut des passionnés, connectés avec la nature.
En quoi consiste le métier de spirulinier ?
Être spirulinier, c’est entretenir chaque jour un lien discret mais puissant avec un organisme millénaire : la spiruline. Invisible à l’œil nu, elle fait pourtant partie des plus anciens êtres vivants sur Terre, et aurait contribué à enrichir l’atmosphère en oxygène il y a des milliards d’années.
Travailler la spiruline, c’est cultiver un aliment à la fois humble et extraordinaire : une source naturelle de protéines, de fer et de nutriments, précieuse dans la lutte contre la malnutrition à travers le monde. Mais derrière les bassins verts, il y a surtout des mains habiles, curieuses, des gestes précis. Le spirulinier est à la fois artisan, jardinier du vivant, inventeur du quotidien. Une passion souvent transmise de génération en génération, comme un savoir précieux à faire grandir.
Un métier très polyvalent
Cultiver la spiruline, c’est entretenir chaque jour un organisme vivant fragile et précieux. Le spirulinier travaille dans des bassins d’eau douce, chauffés naturellement sous serre, où la spiruline se développe grâce à la lumière, à la chaleur et à un apport équilibré en nutriments. Chaque matin, il observe, mesure, ajuste le pH, brasse doucement. Quand vient le moment de la récolte, la spiruline est filtrée, pressée, séchée à basse température, puis mise en forme (paillettes ou poudre). Le spirulinier est aussi un artisan : rigoureux, patient, proche de la nature. Derrière ce geste quotidien, il y a l’envie de proposer un super-aliment sain, local et riche en bienfaits.
Chez Pourdebon, Dominique et Patrice produisent de la spiruline en famille
« Patrice, mon frère, et moi-même, Dominique, sommes spiruliniers dans la Beauce. Mais avant tout, nous nous revendiquons en tant que fermiers ! Diplômés d’une formation agricole, nous avons repris l’activité après notre père. A notre installation, nous avons cherché à apporter des diversifications à la ferme, spécialisée alors dans la production de grandes cultures (blé tendre et blé dur, maïs, colza, orge). Nous souhaitions sortir des sentiers battus, et amorcer un tournant pour notre ferme, afin d’être en adéquation avec les attentes des consommateurs qui ne cessent d’évoluer… L’idée de la spiruline, et de tout ce qu’elle représente en matière de bien-être, est alors arrivée à point nommée ! C’est alors que nous nous sommes lancés dans cette production atypique, et pour la faire connaître, dans la transformation et la vente directe.
Nous produisons une spiruline 100% française et de qualité artisanale, garantie d’un produit final de haute qualité, doté d’une parfaite traçabilité.
Dominique de La Spiruline de Beauce
Pour se développer, notre spiruline se nourrit du CO2 qui est dans l’atmosphère. Nous la complémentons en oligoéléments, azote, phosphore, magnésium, fer et potassium. Nos six bassins sont situés sous serre, pour restituer le milieu naturel de la spiruline (qui pousse dans les lacs situés dans les zones chaudes de la terre, dans des eaux légèrement salées et très alcalines) et pour protéger des intempéries comme la pluie, qui pourraient être vectrices de métaux lourds et de micro-organismes indésirables. Nos bassins sont des milieux de culture, mais nous ne voulons pas qu’ils se transforment en bouillon de culture ! L’hygiène est donc notre priorité, c’est pourquoi nous travaillons systématiquement avec des gants, des charlottes et un masque lors de la récolte. Au quotidien, nous assurons le contrôle de nos bassins par une batterie de tests (concentration, analyse nutritionnelle de l’eau, …). Quand nous rentrons dans notre serre, nous regardons la couleur des bassins, si la spiruline est flottante ou non, si la spiruline remonte, cela nous parle, et nous agissons en fonction !
Nous sommes dans une production locale, et nous aimons le mot « biologique », mais en 2 mots : BIO et LOGIQUE ! Car le bio qui vient de l’autre bout de la terre n’est pas fiable en terme de traçabilité… Le local avant tout, car généralement il est bio mais sans avoir le label… Faire prendre conscience aux gens qu’ils sont acteurs de ce qu’ils veulent manger, voilà l’une de nos motivations premières ! Avec la Fédération des spiruliniers, nous avons d’ailleurs déposé au ministère de l’agriculture un cahier des charges répondant pour que la spiruline puisse être bio, et nous attendons leur réponse. Nous allons ensuite faire des tests pour valider la technique, voir si l’algue accepte des intrants (de la nourriture) biosourcés.
Notre spiruline est séchée à basse température, un procédé très respectueux qui permet de conserver tous ses éléments nutritifs . »
