Après avoir découvert les « bêtes à plumes » et le métier d’aviculteur, cette fois-ci nous allons nous rapprocher des « bêtes à laine » pour découvrir le métier d’éleveur ovin. Aussi appelé moutonnier, éleveur-berger, oviniculteur, alpagiste… Vous l’aurez compris, il s’agit de la personne qui s’occupe, élève et prend soin des moutons, agneaux et brebis. Que ce soit pour la viande, le lait ou encore la laine. On vous emmène découvrir ce métier passionnant.
Quelques chiffres clés en France
Le métier d’éleveur ovin en France joue un rôle essentiel dans le secteur agricole. Il contribue aussi à la préservation des territoires ruraux. Aujourd’hui, la France compte environ 47 000 éleveurs ovins, répartis principalement dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, et Occitanie. Ces élevages fournissent environ 600 000 tonnes de viande d’agneau chaque année, destinées au marché français et international. Près de 8,5 millions de brebis sont élevées pour la production de viande et de lait, faisant de la France l’un des principaux producteurs ovins en Europe. Cependant, le métier connaît des défis importants, notamment le vieillissement des éleveurs (la moitié ayant plus de 50 ans) et la baisse des nouvelles installations. Face à ces enjeux, des initiatives soutiennent la formation et l’installation de jeunes éleveurs pour dynamiser la filière ovine.
Le mouton et ses besoins
Le mouton est un animal assez exigeant en matière d’espace. En effet, il faut compter entre 200 et 300 m2 de terrain en herbe par animal. Il existe environ 1000 races dans le monde, dont 80 en France. Parmi celles-ci, certaines sont spécifiquement adaptées aux régions montagneuses, aux climats humides, ou encore aux plaines. Les plus connues incluent la Mérinos d’Arles, célèbre pour sa laine fine, la Texel prisée pour sa viande, ou encore la Lacaune, principale race laitière utilisée pour le fromage de Roquefort. Chaque race a ses particularités en termes de rusticité, de production (lait, viande, laine), et de besoins alimentaires, ce qui en fait une richesse pour l’élevage français et contribue à la diversité agricole et gastronomique du pays.
Quelle race pour quel élevage ?
En France, trois principaux bassins produisent du lait de brebis : l’Occitanie (pour l’AOP Roquefort), la Nouvelle-Aquitaine (pour l’Ossau-Iraty) et la Corse (pour le Brocciu). Les principales races laitières sont la Lacaune, les Manechs tête rousse et tête noire, la Basco-béarnaise et la Corse.
Les principales races de brebis allaitantes, élevées pour la viande, incluent l’Île-de-France, la Texel et la Suffolk, sélectionnées pour leur conformation bouchère. D’autres races plus rustiques, adaptées à divers territoires, sont la Limousine, la Berrichonne du Cher et la Vendéenne. Certaines races, comme la Mérinos et la Raïoles des Cévennes, sont également choisies pour la qualité de leur laine.
Que fait l’éleveur ovin au quotidien ?
Pour commencer, l’éleveur ovin doit posséder plusieurs qualités. Il commence par comprendre et connaître son environnement. En effet, l’oviniculteur planifie soigneusement le parcours de pâturage de son troupeau, à la fois sur la saison entière et au quotidien. Cela exige une bonne connaissance de la faune et de la flore locales, des ressources en eau, des conditions météorologiques et de la topographie du terrain. Ces compétences lui permettent de choisir les meilleurs emplacements pour assurer une alimentation naturelle et équilibrée à ses animaux.
En élevage allaitant, les tâches quotidiennes principales incluent l’alimentation et la surveillance du troupeau. La surveillance peut varier en intensité selon la localisation des animaux, devenant particulièrement cruciale dans les zones de moyenne et haute montagne, où la présence de loups et d’ours nécessite une vigilance accrue.
La production ovine est très saisonnière, car les ovins ajustent leur reproduction en fonction de la durée du jour. Les brebis herbagères, élevées pour la viande, se reproduisent à l’automne pour des mises bas en mars-avril. Il est aussi possible de désaisonner les brebis pour étaler les naissances tout au long de l’année. Les agneaux nés en contre-saison sont élevés en bergerie et commercialisés entre janvier et juin.
Les mises bas commencent fin février et peuvent durer jusqu’en avril, nécessitant une surveillance accrue des agneaux nouveau-nés. Le passage à l’herbe, après les mises bas, implique un changement d’alimentation et une gestion du pâturage. En été, les éleveurs récoltent du foin pour l’hiver, tandis que les agneaux de printemps sont vendus de juin à octobre. Les soins annuels comprennent la tonte, le parage des onglons, et le suivi sanitaire.
Les producteurs sur Pourdebon vous offrent le meilleur…
Vous le savez maintenant, chez Pourdebon, notre équipe se démène pour sélectionner les meilleurs produits issus des producteurs français. Si vous cherchez des fromages au lait de brebis exceptionnels, faites confiance à la Ferme Lassalle. Cette petite ferme familiale située dans la vallée d’Aspe dans les Pyrénées-Atlantiques vous offre des fromages de brebis AOP incroyables. Leur troupeau de brebis, fil conducteur de l’histoire, s’est transmis de pères en fils pour arriver aujourd’hui et voir une autre transmission de père…en fille !
En Aveyron, vous trouverez également les produits de la Fromagerie des Cabasses, reconnue « Maître Artisan », qui depuis 1981, transforme le lait cru de brebis en fromages à pâte molle ou pâte pressée : Pérail, Pastarou (fromage à racler), tommette Elutcha… mais aussi une gamme de produits frais comme la faisselle et les fromages frais. Pour vous faire votre avis, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Enfin, si vous n’avez encore jamais goûté de la viande d’agneau de prés-salés, nous vous conseillons celle de Aux Arts Salés. François et Raphaël sont deux jeunes éleveurs normands d’agneaux de prés-salés. Ils ont chacun leur ferme, mais leur vision de cet élevage si particulier, est la même et donc ils élèvent leurs deux troupeaux, de 300 et 250 brebis, dans de vastes étendues enherbées recouvertes régulièrement par la mer : les prés-salés. Cela donne une viande assez exceptionnelle.
A l’instar de Félix et Sophie, de la Ferme des Obiones en Ille-et-Vilaine, qui depuis 2018 propose de la viande d’agneau de prés-salés du Mont-Saint-Michel. Il s’agit d’une tradition qui allie savoir-faire ancestral, le respect de l’environnement et la production de viande de haute qualité.