Accueil » Rencontres » Rencontre avec l’herbandine
Rencontre avec l'herbandine

Rencontre avec l’herbandine

Comment vous appelez-vous ? Parlez-moi un peu de vous ?

Je m’appelle Amandine (herbandine sur les réseaux sociaux !). Mon enfance citadine fut bercée par les récits de campagne de ma mamie bourguignonne, Marguerite. Elle me parlait de son enfance, de sa propre grand-mère, qui vivait principalement de son jardin et des produits de quelques chèvres. Je conserve également de merveilleux souvenirs des bons petits plats qu’elle me préparait. Sa cuisine alliait subtilement tradition et ouverture culturelle, et elle aimait par-dessus tout la partager avec ses proches. Une passion qu’elle m’a transmise.

Après avoir travaillé plusieurs années comme animatrice nature, j’ai décidé de me former avec un spécialiste des plantes sauvages, François Couplan. J’ai toujours eu le plus grand plaisir à cuisiner et à manger des produits de la nature. J’étais fascinée par ces légumes et aromates qui poussaient spontanément sans intervention humaine. Par contre j’ai vite compris qu’il fallait une bonne maîtrise de la botanique pour les identifier correctement et aussi beaucoup de patience (car la cueillette sauvage est minutieuse et demande beaucoup de temps). 

Pendant trois années j’ai donc suivi le “Collège Pratique d’ Ethnobotanique” (2012-2015), afin d’approfondir mes connaissances sur la cueillette et la cuisine des plantes sauvages comestibles.

Quel est votre rôle au sein de votre société ?

En 2013, j’ai créé l’herbandine pour transmettre ma passion autour de la cuisine et de la botanique. Tantôt cueilleuse et cuisinière, je récolte les plantes sauvages et les transforme pour proposer une gamme originale de condiments. Tantôt animatrice et formatrice (inspirée des pédagogies actives !), je partage avec petits et grands mes connaissances sur la nature et la cuisine végétale.

Comment se déroule une journée type ?

Il n’y a pas vraiment de journée type car mes activités, cueillettes et recettes sont variées, c’est aussi ce qui me plait. 

Le printemps est la période la plus propice pour la cueillette sauvage et c’est aussi la saison la plus intense. En générale après 2 ou 3 journée de cueillette, parfois dans le froid et sous la pluie, parfois sous un doux soleil (feuilles ou boutons d’ail des ours, pousse d’épicéa, fleurs de sureau, de reine des prés), je poursuis avec 1 journée au labo ou je vais préparer les plantes et les conditionner sous forme de condiments ou sirop par exemple. Le printemps est aussi intense en activités de transmission (animations, formations, ateliers…).

Ensuite, l’été, la verte végétation se raréfie et les cueillettes s’arrêtent. C’est le moment d’étiqueter, de transformer les plantes séchées au printemps, de mettre en bouteille les vinaigres… Les cueillettes reprennent à la fin de l’été avec les petits fruits sauvages (les mûres et les baies de sureau notamment) et certaines graines utilisées comme épices. 

Puis, si l’automne est doux et humide (mais pas trop non plus!) il y a de belles repousses et une deuxième petite saison de cueillette est possible. 

Enfin, l’hiver j’étiquette, je prépare les commandes de Noël, les coffrets, je finalise ou expérimente de nouvelles recettes. Je me mets à jour sur le plan administratif et je prépare la prochaine saison. Je me repose un peu aussi 😉

Depuis quand êtes-vous producteurs ? Pourquoi avoir choisi ce métier ? Qu’est ce qui vous plaît dans ce métier ?

En 2013, j’ai quitté la ville pour la campagne. Je me suis installée dans la vallée du Cher pour développer mon activité autour des plantes. Pour me faire connaître, j’ai eu l’idée d’aller en ville avec des herbes sauvages. Avec la plus grande naïveté et bonne volonté du monde, j’ai débarqué un beau matin sur le marché de Blois avec mes plantes fraîches : de l’ail des ours, de la berce, de la consoude, de l’ortie.

À cette époque, l’ail des ours commençait à peine à être connu et il m’a fallu beaucoup de patience et d’ingéniosité pour que des habitués du marché ou visiteurs occasionnels osent s’approcher de mon petit stand lunaire ! Les premiers mois, je revenais évidemment avec beaucoup d’invendus. Je mangeais des plantes sauvages toute la semaine ! Puis j’ai eu l’idée de proposer de petites dégustations avec des fiches recettes.

Avec beaucoup de pédagogie,  je faisais de l’éveil au goût et je réconciliais les gens avec ces aliments oubliés. En fin de compte, je continuais simplement à faire de l’éducation populaire ! Et l’idée m’est venue de réaliser des condiments avec mes restes de marché. L’ail des ours se transformait en pistou. J’ai commencé à faire quelques condiments au vinaigre et des gelées de fleurs. Mon petit stand s’habillait de nouveaux produits. Les gens m’apprivoisaient petit à petit, et la liste des volontaires pour découvrir les plantes en balade s’agrandissait.

Avec le recul, aujourd’hui, je dirais qu’exercer une activité qui a du sens, en accord avec mes valeurs et besoins de liberté a été une motivation première. Le lien avec la nature et la cuisine, travailler avec des matières premières nobles me paraissent indispensables. J’aime aussi beaucoup l’idée que je contribue à sauver des traditions et savoir-faire qui pourraient tomber dans l’oubli. Certains diront que c’est mon côté rebelle ou excentrique, mais je trouve aussi formidable d’inventer son métier et d’avoir une activité hors du commun.

Qu’est ce qui vous différencie? / Qu’est ce qui fait la qualité de vos produits ?

Les plantes sauvages ont beaucoup d’atouts. 

Elles ne peuvent pas tricher : ce sont des produits de saison par excellence qui poussent naturellement (elles germent et se développent là où le terroir et le sol leur convient, sans intrant et sans irrigation). Comparés à leurs homologues cultivés, les légumes sauvages sont plus riches en nutriments (protéines, minéraux, vitamines, oligo-éléments, antioxydants, acides gras oméga-3…)

Et côté saveurs, on peut chercher l’émerveillement dans l’exotisme de produits venus de loin… ou alors plonger dans l’univers gustatif des plantes sauvages ! Aventuriers du goût bienvenu !

Pourquoi avoir choisi Pourdebon pour vendre vos produits en direct au consommateur ?

Je ne souhaitais pas gérer une boutique en ligne toute seule. Pour de Bon est une plateforme de vente directe, fiable, de bonne renommée. Le contact très professionnel m’a tout de suite enchanté. Elle est aussi partenaire du collège culinaire dont je suis proche. Avantage très important, la plateforme me permet d’expédier mes produits dans toute la France avec des coûts de livraison très attractifs.

Quelles sont les valeurs que vous partagez avec Pourdebon ?

Pourdebon met en avant des produits de qualités qui viennent directement de producteurs locaux et cela me semble être une valeur primordiale. Le suivi client est très bon, en cas de soucis, la plateforme est très réactive pour m’aider à satisfaire au mieux le client. 

Qui est votre clientèle ? Et la part de votre CA en circuit court ?

Je vends uniquement en circuit court : vente directe, AMAP, petits commerce de proximité (magasin de producteurs, épicerie vrac, épicerie fine…)

Qu’est ce qui fait la spécificité de cette production ?

Lorsque je suis arrivée en Vallée du Cher pour me lancer comme cueilleuse, j’ai découvert que  j’habitais juste à côté d’une station d’ail des ours et que c’était une plante très courante dans la région. 

L’ail des ours (Allium ursinum) est un ail sauvage, poussant couramment en colonies dans les sous-bois humides et vallonnés. Toutes les parties sont comestibles, le plus souvent c’est sa feuille qui est utilisée préparée pesto ou cuisinée comme légume feuille. 

A l’époque la plante n’était pas autant médiatisée, mais j’ai tout de suite compris son potentiel. 

Au printemps je propose la plante fraiche et je décline toute une gamme de recette autour de la plante : pistou de feuilles cru (pist’ours), vinaigre, bouton ou petits fruits en pickles, gomasio aux fleurs.Le gout des feuilles fraiches est franchement puissant, à la fois aillé et très vif. Gout que l’on retrouvera dans le pesto extra-frais. Il perd ensuite de sa puissance avec le temps. Un pesto mâture qui se conserve jusqu’à une année sera plus doux et avec des note moins aillées et presque iodées. Pour aller plus loin et tout savoir sur le pistou ail des ours, découvrez notre article !

Dernière chose, le mode de production : Face à la demande croissante, on trouve deux dérives, une sur-exploitation des stations sauvages ou la mise en culture de la plante qui alors en propriété gustative, nutritive et médicinale. Il faut donc choisir des produits issus de petits producteurs en cueillette sauvage dont les pratiques sont respectueuses des plantes et des milieux sauvages. 

Une idée recette à réaliser avec vos produits ?

Pour un apéritif original on peut décliner le pesto à l’ail de ours de nombreuses manières : 

  • Accompagner des bâtonnets de légumes ou un morceau de pain 
  • Incorporé à une faisselle de chèvre ou un fromage frais type st-maure
  • Mixé avec des pois chiche cuits (houmm’ours)
  • Mélangé avec deux avocats écrasés à la fourchette (guacam’ours)

Si vous voulez en savoir-plus sur nos autres producteurs, rendez-vous dans la catégorie Rencontres du blog.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*